Pendant
l'état d'urgence, la cathédrale est fermée
le midi de 12h à 14h
La
cathédrale est ouverte tous les jours de 9h à 19h
(18h l'hiver)
Horaires
des messes d'été Masses
of daylight in summer
Samedi : 18h30
Dimanche : 11h00
Saturday
: 18:30
Sunday : 11:00
*
prostration : dans
le langage religieux, on utilise plutôt ce terme pour désigner
la prosternation, la position allongée sur le sol, face contre
terre, dans une attitude de vénération devant la grandeur
de Dieu. Théo
*
presbyterium : l'évêque est aidé par les prêtres
de son diocèse qui forment avec lui un collège du fait de
leur ordination dans l'ordre du presbytérat. C'est le presbyterium
Photos
de 1944
** "La libération
du pays de Coutances" 1994,,
réédition par l'imprimerie Claude Bellée,
à Coutances, d'un livre publié en 1950 par l'imprimerie Leclerc de Saint-Lô.
***"Le Martyre de Coutances",
par Charles MAHIAS, édité en 1946 par les Editions Notre-Dame à Coutances.
Imprimerie J.V. Voisin, Coutances
* sic : habitans,
Soule, ... sont écrits ainsi dans le texte.
Des
événements
A
la demande de certains internautes, nous donnerons ici quelques
événements, historiques, anciens ou récents, qui se sont déroulés
dans ou pour ou près de la cathédrale de Coutances. A ce sujet,
nous sommes demandeurs de documents qui relatent de tels événements,
ou leurs références, afin d'apporter votre contribution pour
enrichir le site. Merci d'avance de votre collaboration en
nous écrivant (cathedralecoutances@free.fr).
3
juin 2007 : ordination épiscopale de notre nouvel évêque,
Mgr
Stanislas LALANNE Photos du Diocèse
prises par
Jonathan MABIRE - Jacques GALLET - Jean Claude POULLAIN
Voir textes et légendes sur le site
du diocèse.
Le
5 mars 2006, au cours de la messe de 11h00, la Chapelle de la
Réconciliation a été inaugurée.
Désormais c'est là qu'ont lieu les permanences hebdomadaires du
sacrement du même nom, les vendredis de 17h00 à 18h00.
L'artiste
:
Monique MANSOIS
Photos Yann Caron
des
ténèbres...
....
à la lumière
lors
de la célébration
marche vers la Chapelle
de
la Réconciliation, bénite et offerte en image
Les
autorités du jour
Photos
A. Lemesle
novembre
2005 :
début de l'aménagement de la Chapelle du Baptistère en celle
de La Réconciliation : des fresques viendront occuper chaque
arcade
de
gauche...
Photos
Lemesle
"La
cathédrale se refait une beauté"
(Extrait de Ouest-France du jeudi 5 février 2004)
février
2004
Février
2004 : Des
travaux importants commencent à la cathédrale. La toiture
haute du chœur
va être refaite. Les arcs-boutants devraient être restaurés
dans un 2è temps. La pose des échafaudages a débuté, elle
va durer un mois. Des
travaux d'entretien et de restauration de la cathédrale ont
débuté cette semaine. Il s'agit pour l'instant de poser les
échafaudages. Quatre semaines seront nécessaires à leur installation.
Les entrepreneurs entreront ensuite dans le vif du sujet.
Une première tranche de travaux, d'une durée de 10 mois, prévoit
de refaire la toiture haute du chœur,
les chêneaux et les balustrades hautes.
Ces
travaux font suite à l'étude menée en septembre 2000 par Patrice
Calvez, architecte en chef des Monuments historiques. Une
deuxième tranche (conditionnée au financement) prévoit de
restaurer les volées sud-est des arcs-boutants. Elle doit
durer 12 mois. Ce qui fait au total 22 mois de travaux en
perspective."La partie délicate consiste à mettre en place
des échafaudages. Nous installerons ensuite un parapluie au-dessus
du chœur",
indique Stéphane Sacco, le directeur de l'entreprise Bodin,
une entreprise de Valognes spécialisée en maçonnerie et en
taille de pierre sur les monuments historiques. Bodin interviendra
avec deux autres sociétés. Asselin et la Falaisienne, de couverture.
Elle était déjà intervenue après la tempête de 1999. "Le
propre de notre métier est de faire un travail qui ne se voit
pas", poursuit Stéphane Sacco. "On remarque les échafaudages,
mais une fois qu'ils sont enlevés, on ne sait plus ce qui
a été fait". Enlever la mousse, remplacer des ardoises,
des joints et des pierres sont néanmoins autant de travaux
indispensables à la bonne santé de l'édifice."
Photos JCL
avril
2004
Les travaux avancent, le
toit du chœur
est presque entièrement recouvert par un autre pour le refaire
intégralement. Au fur et à mesure des échafaudages, l'architecte
s'est rendu compte de l'état de délabrement de tous les arcs-boutants
qui devront donc être restaurés également.
Un autre échafaudage monte le long du portail nord pour refaire
sa toiture entièrement dévastée lors de l'effondrement d'une
"fillette" de la flèche nord, par la tempête de décembre 1999.
28
mai 2004 Visite du chantier avec Monsieur CALVEL, architecte
avec
Mr LAMY, maire de Coutances
août 2004
Cette
première tranche de travaux (sur 8 espérées si les finances suivent...),
d'un montant de 800 000 euros , se continue en septembre 2005
: après réfection de la charpente, de la toiture du chœur,
de balustrades dont la pierre était rongée, puis de la toiture
de l'hémicycle, d'une tourelle de contrefort , ce sont les arcs-boutants
qui sont refaits du sud vers l'est, les échafaudages étant déplacés
de 2 volées d'arcs à chaque étape
février 2005
septembre
2005
Février
2005 : fin des travaux sur le chœur, non prolongés pour manque
de crédits. La charpente et la toiture du Chœur
ont été entièrement restaurés, ainsi que des balustrades de l'hémicycle
et une tourelle.
Photos JCL Février
2005
Septembre
2005 :suite de la restauration des
volées sud-est des arcs-boutants.
Photos JCL septembre
2005
dimanche
29 juin 2003 : une ordination sacerdotale à la cathédrale La
Cathédrale, siège de l'évêque, est le lieu le plus significatif
pour conférer le sacrement de l'ordre. L'ordination sacerdotale
reste un événement exceptionnel dans la vie d'un diocèse, source
d'une grande joie aussi bien pour l'évêque que pour ses prêtres
et pour tout le peuple chrétien. Elle se célèbre d'ordinaire au
mois de juin, autour de la fête des saints Pierre et Paul, ces
" colonnes" sur lesquelles est fondée l'Église.
Les ordinations sont devenues rares dans notre vieille Europe
: aussi chacune d'elle donne-t-elle lieu à une célébration des
plus festives, avec grande affluence de prêtres et de chrétiens.
Les rites en sont très suggestifs, qu'il s'agisse de la réponse
de l'ordinand à l'appel que lui adresse l'évêque, de sa prostration*
pendant la grande prière d'imploration, ou de l'imposition des
mains par l'évêque, qui signifie l'emprise de l'ordinand par l'Esprit
Saint et sa mise à part pour le service de l'Église. Très significatif
aussi que ce geste soit repris par chacun des prêtres pour exprimer
son entrée dans le presbyterium*.
Pascal Langeard est devenu prêtre à 41 ans, après quinze ans de
travail professionnel et six années de formation au Séminaire
de Caen.
L'ordination
vue d'en haut :
Photos
Yves et Sylvie RF
Sur
le haut de la tour centrale, la pose d'un nouveau coq
- girouette en 1957, est assurée à l'époque par l'équipe
de DAGAND et SEVES dont faisait partie un coutançais Aimable
MICHEL ainsi que ses compagnons de travail.
Pour information : la taille du coq est de 1m60 d'envergure
du bec à la queue et d'une hauteur de 1m55. Sa fabrication
est peut-être due à l'atelier de cuivres de Villedieu-les-Poëles
: qui saurait nous en dire plus ?
Extrait
de "La libération du pays de Coutances", par le Père
Georges CADEL(1994)**:
PREMIER
BOMBARDEMENT (soir du 6 juin) :
"Le soir, vers 8 heures, chacun se retrouve chez soi
pour le repas. Au Grand Séminaire, dans le réfectoire,
le lecteur continue l'Histoire du Christianisme de
Dom Poulet, au moment du récit de la prise de Constantinople
par les Turcs en 1453 : "...du côté musulman 160.000
hommes
et une flotte de 350 navires, du côté byzantin
quelque 9.000 défenseurs...
Bientôt l'infernal bombardement de quatorze batteries
ébranle les remparts..." Juste
à ce moment, un craquement terrible se fait entendre.
Tout s'ébranle, les vitres volent en éclat, des pierres
tombent dans la cour... Des explosions violentes se
succèdent.
Il est 8 heures 15. C'est la première chute de bombes,
qui vient de se produire sur la ville.
La formation d'avions s'éloigne... La sirène d'alarme,
qui si souvent dans le passé s'était fait entendre,
n'avait même pas de son cri lugubre annoncé leur arrivée.
Sans doute à cause du manque d'électricité...
Fuyant la ville, les gens courent affolés, des enfants
dans les bras ou une valise à la main. Ils vont se réfugier
au bois des Vignettes, à l'Ecoulanderie, à la Mare,
aux Sapins...
Un quart d'heure plus tard, le vrombissement des lourds
bombardiers, qui avait diminué, reprend toute sa force.
Des appareils vont survoler à nouveau Coutances... Deux
petits jets de fumée s'échappent de l'un d'eux et l'on
voit se détacher de l'escadrille des masses fuselées,
qui tombent avec un bruit d'enfer...
Après une courte accalmie, une troisième vague de forteresses
survient. Mêmes jets de fumée précédant le lâcher des
bombes. Puis de nouvelles chutes. C'est "la mort qui
tombe du ciel".
Dans les rues, chacun se réfugie sous un porche, se
plaque à terre ou contre les murs, pour éviter les éclats
et le souffle des explosions...
Les conséquences du raid sont terribles. Du nord au
sud, la ville est ravagée...
Il n'y a malheureusement pas à déplorer que des ruines
matérielles. Dans les rues et sous les décombres gisent
de nombreux morts et blessés.
Au seul couvent du Sacré-Cœur, une douzaine de
religieuses, dont la mère générale et la sœur
économe, sont sous les
débris de leurs bâtiments. Deux novices seulement en
seront retirées vivantes...
Nul ne prévoyait une telle hécatombe. Les "équipes d'urgence"
sont débordées...
Pendant que tombe la nuit et que se poursuit l'exode
de la population vers les campagnes environnantes, on
transporte les blessés sur des civières...
Tous ont grand mal à passer à travers les amas de pierres
qui encombrent les rues pour parvenir jusqu'aux postes
de secours et à la clinique du docteur Guillard. Les
blessés les plus gravement atteints seront descendus
sur des volets, des brancards ou à dos d'homme jusqu'à
l'hospice, transformé en hôpital...
...Les morts sont rangés sur le bord des rues. Personne
n'a, pour l'instant, la possibilité se s'en occuper
davantage. En même temps que les blessés, il faut chercher
les vivants enterrés dans les caves... On
s'y emploie avec ardeur à la lueur sinistre des incendies.
La gare brûle comme une torche. Provoqué par l'explosion
d'un camion militaire chargé d'essence, le feu est au
carrefour de la route de Lessay. La maison... où se
trouvait la Kommandantur est la proie des flammes. Sans
doute, en partant, les Allemands y ont-ils mis le feu
pour détruire les archives et documents qu'ils ne pouvaient
emporter...
NOUVEAU
BOMBARDEMENT (nuit du 6 au 7 juin) : Mais vers minuit,
il faut cesser tout travail. De nouveaux avions arrivent,
envoient des fusées éclairantes, et, frappant en piqué,
s'acharnent sur Coutances. Ils semblent n'avoir plus
d'objectif bien précis et vouloir tout détruire.
Le bombardement, moins massif que le premier, dure beaucoup
plus longtemps. La répétition des coups produit une
impression de grande violence... Tout paraît devoir
s'écrouler. Jusque dans les caves, on sent le souffle
des explosions...
A l'Hôpital, chaque chute de bombes redouble la terreur
des blessés, surtout de ceux qui viennent d'être retirés
de sous les décombres. Un prêtre leur donne l'absolution
générale, leur fait chanter le cantique Vierge, notre
espérance, étends sur nous ton bras... Avec quel
cœur
ces invocations à la Sainte Vierge, la patronne de Coutances,
sont-elles reprises !
Le bombardement semble interminable... Pour comprendre
tout le tragique de la situation, il faut entendre dans
la nuit s'élever de terre les appels désespérés des
moribonds et des blessés, ensevelis vivants, que l'on
a été obligé d'abandonner. Hélas, quand le nouveau raid
d'aviation se termine, les plaintes qui montaient de
certaines caves, maintenant une seconde fois éboulées,
se sont tues...
Toute la nuit, les avions continuent à "randonner".
Après
ces deux premiers bombardements, "il est facile de se
rendre compte des dégâts causés... par les 250 avions
qui, selon la radio anglaise, sont venus sur Coutances.
Du Pont-de-Soulles à la Croix-Quillard - y compris les
extrémités des routes de Saint-Lô et de Périers - toute
la périphérie et de nombreux quartiers de la ville ont
été criblés de bombes.
Le Palais de Justice et la gare n'existent plus. Le
collège de filles est complètement en ruines; l'église
Saint-Nicolas bien abîmée. La chapelle de la Maison
des Œuvres a perdu sa façade. La prison a une aile
effondrée. Les rues Gambetta, d'Egypte, et le carrefour
de la route de Lessay sont ravagés par l'incendie. Des
maisons écroulées barrent les rues Saint-Nicolas et
Geoffroy-de-Montbray. L'imprimerie Notre-Dame, prise
sans doute par les avions pour une usine, a été particulièrement
touchée... D'énormes entonnoirs se voient un peu partout
dans les secteurs bombardés. Plusieurs coupent le boulevard
Alsace-Lorraine... Une auto a été projetée sur le toit
d'une maison rue Tourville, un arbre sur le grenier
du presbytère Saint-Nicolas, une vache au sommet d'un
arbre sous le cimetière Saint-Pierre...
Seul a été à peu près épargné le quartier situé au centre
de la ville, entre la cathédrale, l'église Saint-Pierre
et le jardin public...
L'attaque de la nuit a été moins meurtrière que celle
de la veille au soir. Elle a fait cependant d enouvelles
victimes : des parents ont été blessés avec leurs quatre
enfants dans la cave de leur habitation; ils ont vu
dans la nuit mourir l'une après l'autre, à bout de sang,
leurs trois jeunes filles et ils assisteront pendant
une semaine à la lente agonie de leur jeune garçon...
Les blessés reçoivent les premiers soins des docteurs
Piel, Fauvel, Imbert assistés à l'hôpital par les religieuses
Augustines, des sœurs
du Sacré-Cœur
et des infirmières bénévoles. Les docteurs Livory et
Guillard y font des opérations.
Mais bientôt, après les blessés, arrivent les morts
: cadavres sanglants et tuméfiés d'hommes, de femmes
et d'enfants innocents qu'il faudra identifier; Beaucoup
devront porter la mention "inconnnu". Des erreurs auront
lieu : un père retrouvera vivante dans les ruines sa
fille qu'il avait identifiée dans les corps trois jours
auparavant...
BOMBARDEMENT
INCENDIAIRE DU 14 JUIN : Dans la nuit du mardi 13 au
mercredi 14, les quelques Coutançais restés en ville
essayent de se reposer dans les caves, malgré le passage
et les attaques ordinaires des avions... Mais vers une
heure du matin le bruit prend une violence inaccoutumée...
Les avions volant très bas lancent bientôt à la fois
mitraille, bombes explosives et plaquettes incendiaires...
Le carnage dure, se prolonge... Les oiseaux de mort
passent alternativement d'un côté puis de l'autre de
la cathédrale.
Deux bombes tombent dans le jardin de l'évêché, plusieurs
autour de la clinique du docteur Guillard. Cinq toucheront
les cours et les jardins de l'hôpital; d'autres la maison
de Saint-Vincent, où une cantine était installée depiuis
quelques jours...
Toute la ville est en feu. La façade de la cathédrale
est illuminée de chaque côté par les brasiers que forment
les Nouvelles Galeries et la pharmacie Laforest. Les
flammes viennent lécher les tours.
Bientôt le dôme de la cathédrale, qui faisait l'admiration
de Vauban, est lui-même en feu : heureusement l'incendie
n'y consume que la toiture (en plomb) avec sa charpente
et le plancher de la chambre supérieure. On retrouvera
plus tard là-haut, dans un chéneau, une enveloppe de
bombe pesant à elle seule 45 kilos...
Aux premières lueurs de l'aube, les flammes jaillissent
du toit de l'évêché. Le temps d'alerter, de faire sortir
tout le monde, et le faîtage tout entier est atteint.
Monseigneur l'Evêque quitte la cave, où il reposait
tout habillé. Il gagne le square de l'abside de la cathédrale,
pour se réfugier dans les anciennes caves... Presque
rien ne sera arraché au sinistre. Vers 9 heures et demie,
le feu finira de consumer au rez-de-chaussée les belles
boiseries du XVIIIè siècle et les portraits des évêques
de Coutances... Dans
toute la ville, c'est le sauve-qui-peut général... On
descend rapidement à l'hospice les malades jusqu'alors
soignés à la clinique... L'hospice-hôpital
doit être évacué lui aussi pour Coutainville-plage,
à une dizaine de kilomètres à l'ouest. En vingt-quatre
heures ... plus de 400 malades et blessés sont transportés
dans les villas du bord de la côte.
L'AMOUR
DES COUTANCAIS POUR LEUR CATHEDRALE : Durant cette triste
époque, se manifeste d'une manière touchante l'amour
des Coutançais pour leur Cathédrale. Dès la nuit qui
suit le premier bombardement, un blessé, retiré des
ruines de la prison, est tout consolé dans un poste
de secours d'entendre sonner l'heure à ses tours. "Au
moins la Cathédrale n'a pas dû être bien touchée : son
horloge sonne encore" disait-il.
Durant les bombardements suivants, de nombreux réfugiés
des hauteurs environnantes, regardaient au clair de
lune les avions piquer sur Coutances. Ils se demandaient
sans cesse avec angoisse si la Cathédrale allait être
atteinte. Ils la contemplaient spécialement durant la
nuit du 13 au 14 juin, se détachant sur le ciel, non
plus illuminée brillamment par les projecteurs électriques
comme aux fêtes du millénaire, en 1933, mais éclairée
par les lueurs sinistres de l'incendie qui dévorait
les maisons voisines.."
Un
autre témoin, Charles Mahias, dans "Le Martyre de
Coutances"*** rapporte au sujet de la cathédrale
: "Sur les portes de l'admirable œuvre
d'art, la peinture fondait, se gonflait en cloques prêtes
à s'enflammer. Les toits supportés par d'antiques charpentes,
par conséquent d'un bois très sec, auraient pu flamber
comme des allumettes. Une bombe écrasa l'entrée du portail
(sud) abîmant les colonnettes d'une des tours. D'autres
avaient défoncé le Parvis Notre-Dame. Le miracle s'opéra.
La cathédrale échappa au désastre. Une étincelle mal
placée aurait tout changé. Fait extraordinaire : le
toit de plomb de la tour-lanterne, à cinquante ou soixante
mètres du sol, fut atteint par on ne sait quoi. Bombe
incendiaire ou éclat de bombe, le mystère demeure. Il
fondit et la charpente flamba. Une couronne de flammes
illumina l'édifice tout entier. Elle s'évanouit lorsque
tout le bois fut consumé."
Deux
mois plus tard, une mince fumée s'élevait encore au-dessus
de la ville.
1943
:
Ci-contre,
une image souvenir d'une ordination de 16 prêtres dans la cathédrale
il y a 60 ans, puisque du jour de la fête des SS. Apôtres
Pierre et Paul, le 29 juin 1943. (2 vues agrandissables en cliquant)
1833
: visite du Roi de France Louis-Philippe 1er à Coutances :
Programme
arrêté par le maire de la ville de Coutances à l'occasion
du passage de Sa Majesté dans cette ville, le 31 août 1833
: "Le
Maire de Coutances, heureux de confirmer à ses concitoyens
la nouvelle du prochain passage du Roi dans cette ville, et
désirant les mettre à portée de concourir tous à préparer
à Sa Majesté une réception digne d'elle, et en harmonie avec
les sentiments de la population,
A arrêté le programme suivant : Article
1er : Le 30 Août, à sept heures du soir, une salve d'artillerie
et le son des cloches annonceront l'arrivée de Sa Majesté
pour le lendemain.
La retraite sera battue le même jour, à huit heures du soir.
Art.2. Le lendemain, à la pointe du jour, les tambours battront,
et les clairons sonneront la Diane. Les habitans* de Coutances
sont invités à pavoiser leurs maisons des couleurs nationales,
dès huit heures du matin. Art.3. Sa Majesté fera son entrée, à Coutances, par la
route de Granville, le 31 Août; son arrivée sera annoncée
par une salve d'artillerie et le son des cloches.
Le Maire, ses Adjoints, et le Conseil Municipal, escortés
d'un détachement de la Garde Nationale, se transporteront
sur la limite de la Ville, pour y attendre le Roi.
Art.4. Sa Majesté se rendra à son Palais, par les rues du
Pont de Soule*, des Teintures, du Calvaire, du Pilori, de
la Grande-Rue, et de l'Evêché.
La Garde Nationale bordera la haie depuis l'arc de triomphe
du Pont de Soule jusqu'au Palais où Sa Majesté sera attendue
par un Piquet d'honneur.
...
Art.7. Dans le cas où Sa Majesté voudrait bien visiter les
Monuments et Etablissements publics de Coutances, elle se
rendrait à la Cathédrale, par la rue de l'Evêché, au
Palais de Justice, par la Grande-Rue, la rue Nieulen et la
Basse-Rue; ensuite par les Boulevarts*, à la Maison centrale
de détention, et enfin à l'Hospice, en suivant les boulevarts
et passant par les rues Caco, du Calvaire et des Teintures.
Cette visite terminée, elle rentrerait à son palais par les
rues des Teintures, du Calvaire, des Cohues, du Jeu-de-Paulme,
Saint-Dominique, Grande-Rue et rue de l'Evêché.
...
Art.9. En signe de réjouissance du Passage de Sa majesté,
il sera donné par la Ville de Coutances, dans la Salle de
Spectacle, un Bal, auquel seront invitées autant de personnes
que le local pourra en contenir.
Ce Bal sera terminé par une quête en faveur des pauvres.
Art.10. A neuf heures, il y aura Feu d'artifice sur la Place
Duhamel.
Les Edifices publics seront illuminés; les habitans seront
invités à illuminer leurs maisons.
L'illumination générale sera annoncée par le son des cloches.
...
Fait et arrêté à l'Hôtel de Ville de Coutances, le 27 Août
1833. Le Maire de Coutances,
LE PESANT.
NDLR
: les parties soulignées indiquent la participation des églises
et de la Cathédrale en particulier à cette venue, ou le sens
chrétien de certains gestes.
Sous
l'Ancien Régime, avant la Révolution :
Une
journée liturgique à la cathédrale
par le chanoine J. Toussaint (Coutances
pendant la Révolution,1973, Arnaud-Bellée imprimeur)
«Deux rites s'appellent et se complètent l'un l'autre : l'office
choral et la messe. Les grandes et petites heures qui précèdent
le Saint Sacrifice de la Messe, le cœur de la vie de
prière, appelé plus spécialement la liturgie, en sont la préparation;
celles qui la suivent en constituent l'action de grâces.
Il faut - pour comprendre ce déploiement culturel : ces chants
alternés d'hommes et d'enfants, ce jeu des instruments de
musique et des grandes orgues, la somptuosité des vêtements
et les mouvements rythmés des déplacements dans le parfum
des encensoirs,- se remettre
dans une civilisation où la foi était forte, où l'exercice
de la prière commune était considérée comme une fonction sociale
et comme une délégation de l'assemblée des fidèles; où le
culte divin passait au premier plan des préoccupations de
la cité et méritait l'oblation d'un temps considérable.
La cathédrale ouvre tôt ses portes : le coustour (coûteur)
de semaine en permet l'accès à 4 heures en été et à 5 heures
en hiver.
On vivait alors beaucoup
au rythme scolaire, plus qu'aujourd'hui, dès que le soleil
- le grand régulateur providentiel - avait répandu ses premières
lueurs et si le soir on terminait plus tôt le travail on l'entamait
aussi beaucoup plus tôt le matin, avide qu'on était de profiter
de la vraie lumière de la nature.
Et, tout de suite, la
prière liturgique prenait son élan par le chant des Matines,
ou dans les premiers rayons de l'aurore, l'été ou dans la
nuit mouchetée des petites flammes des bougies, l'hiver.
Le chœur s'est rempli peu à peu : les vicaires du grand
autel, au nombre de six, les prêtres habitués, quatorze s'ils
sont au complet, quelques-uns des trente-six chapelains, dont
la fonction est cumulée d'ordinaire avec d'autres : et un
certain nombre de chanoines, dont le collège complet compte
vingt-six membres, mais dont beaucoup sont dispensés, par
leurs fonctions, de l'assistance à l'office divin. L'heure
nocturne de Matines comporte essentiellement-après le chant
initial de l'Invitatoire et de l'hymne- trois nocturnes composés
chacun de trois psaumes reliés par des antiennes et de trois
leçons.
Les chants sont animés par toute l'assistance divisée en deux
chœurs, mais spécialement par les choristes.
Les leçons étaient lues au Jubé, sur l'unique pupitre médian...
Les deux grands enfants de chœur, après avoir étalé le
bréviaire et allumé les bougies, lisaient les deux premières
leçons, la troisième l'était par un habitué désigné; au second
nocturne, un habitué distingué et un chapelain se partageaient
les trois autres leçons, les trois dernières revenaient à
l'habitué qui faisait diacre, au vicaire officiant et finalement
au chanoine désigné à la table de chœur...
A l'office pontifical, le plus solennel, le Seigneur
Évêque chantait la grand'messe, il présidait aussi l'office,
et c'est en sa présence que se déroulaient à l'heure habituelle,
les prières des Matines, où les leçons étaient lues par sept
chanoines, la huitième par le Grand-Chantre, et la neuvième
et dernière par le Seigneur Évêque lui-même.
Les répons sont chantés au lutrin (le Moyse) par deux enfants
ou choristes, trois habitués, trois chapelains, trois chanoines.
Les versets sont chantés par les enfants de chœur, et
le répons poursuivi par le chœur entier. Aussitôt après
les Matines, commençaient les messes matinales célébrées par
les chapelains par contrat, dans tout le pourtour du chœur,
et les bas-côtés garnis de petites chapelles, moyennant une
petite rente de fondation et à des dates fixées... Le prêtre-sacristain
veillait à ce que la première messe ne fût célébrée qu'à six
heures du matin l'été, à sept l'hiver, la dernière à onze
les jours ouvriers, et à midi les dimanches.
Les clercs de la psallette -six en tout- dont la maison
est toute proche de la cathédrale(à l'actuel secrétariat)
assistent cet office matinal et y tiennent leur rôle. Entrés
par la petite porte sud (St Joseph)au deuxième son de l'heure
nocturne, ils vont prendre place au chœur ... sur leur
"scabeau" après avoir récité Pater et Ave : il leur revenait
de remplir les fonctions d'acolyte, et thuriféraire, mais
aussi de chanter les versets, répons et antiennes, de lire
au jubé, de mêler la fraîcheur de leurs jeunes voix au concert
plus rugueux des voix des chanoines et autres choristes.
Le chant solennel de Laudes suivi de Prime était achevé vers
les huit heures, et jusqu'à neuf heures il y avait un temps
de repos et de silence au chœur. On pouvait insérer là
l'office des défunts pour un membre du clergé.
Et, avec tierce, qui précédait la messe de neuf heures
et demie, se ressoudait la chaîne de la louange divine.
La grand'messe était célébrée par le vicaire semainier les
simples féries, mais le Seigneur Évêque présidait lui-même
les offices solennels : Circoncision, Épiphanie, Purification,
Annonciation, Pâques, Trinité, Saint-Sacrement, Dédicace,
Assomption, Nativité de la Vierge, Saint-Lô, les Saintes Reliques,
la Toussaint, le Jour des Morts, la Conception, Noël, les
Cendres, les Rameaux et les jours de la Semaine Sainte. L'évêque
est alors assisté de deux chanoines qui sont alors les choristes...
Le Sermon est donné par le chanoine théologal tous les dimanches
et fêtes.
Le chant de Sixte se greffe immédiatement sur l'Ite
missa est, et termine les prières de la matinée.
Le bon ordre et la police sont assurés par les couteurs :
ils interdisent aux hommes et aux femmes d'entrer dans le
chœur pendant l'office, de faire régner le silence. Baguette
en main,... ils se tiennent à l'entrée du chœur, sous
le jubé,; conduisent ou reconduisent les officiers qui quittent
le chœur; mènent les prédicateurs à la chaire... Ce sont
les sonneurs de offices : la meute un demi quart d'heure;
les pardons du midi et du soir quart d'heure. Ils sont portiers...
Les offices de la relevée étaient mois absorbants que ceux
de la matinée : vers trois heures de 'après-midi, les chanoines
et autres se retrouvaient à la cathédrale pour le chant de
None et de Vêpres, l'une des grandes offices...
Les jours solennels, on chantait en faux-bourdon les premier,
troisième et cinquième psaumes; on y ajoutait quelque motet
en polyphonie et les versets de l'Office ornés parfois de
fleuretis par les choristes.
Les enfants chantaient en l'honneur de la sainte Vierge
et, entre Vêpres et Complies, chaque samedi, une procession
en l'honneur de Notre-Dame se déroulait autour du chœur
et jusqu'à son autel.
Aux jours solennels, les huit dignitaires portaient,
dès le dix-septième siècle, des soutanes rouges, et les autres
chanoines la soutane violette : une gamme colorée de huit
dignitaires en soutane rouge, vingt-six chanoines en soutane
violette, cinquante-sept autres, au maximum, en soutane noire
et surplis, les chamarrures du suisse et des trois bedeaux,
devait composer une chaude harmonie de tons, dont le chant
éclatant s'unissait à celui de la chorale, des instruments
et des grandes orgues pour la joie des jeux, des oreilles
et de l'âme tout entière.
A la fin du jour, la prière du soir de Complies
mettait un terme à cette louange qui, comme la fumée des encensoirs,
s'élevait parfumée, vers le ciel, au long des jours... A sept
heures le son du couvre-feu invitait les ménagères à ramasser
les tisons sous les cendres... Le couteur fermait les portes...»
1145-1182 : Maître Richard l'Evêque, archidiacre à Coutances par
Catherine JACQUEMARD, Université de Caen, in "Cahier des
Annales de Normandie", n°32, 2002
"Le
manuscrit Avranches BM 235 rapporte, au folio 47, une brève
note sur des mesures de la hauteur méridienne du soleil à
Coutances, aux équinoxes et aux solstices : "A l'équinoxe
de printemps, le 21 mars, à midi la hauteur du soleil à Coutances
est de 45°..."Or,
il se trouvait à Coutances, au moins vers 1159, un clerc susceptible
de s'intéresser aux sujets traités dans Avranches BM 235 :
Richard l'Evêque, archidiacre à Coutances, qui devint plus
tard évêque d'Avranches. Il avait été le maître de Jean de
Salisbury qui l'évoque dans le Metalogicon II, 10 rédigé
en 1159 : "...je m'attachai à Richard, surnommé l'Évêque,
un homme qui n'ignorait presqu'aucune discipline, et qui avait
plus de cœur
que d'apparence, plus de science que de faconde, plus de vérité
que de vanité, plus de vertu que d'ostentation et tout ce
que j'avais écouté auprès des autres, je le relus avec lui...". Richard
l'Évêque a enseigné la philologie, grammatica, mais
aussi le quadrivium - arithmétique, géométrie, musique,
astronomie-, domaine dans lequel ses compétences semblent
avoir été plus grandes que la norme. Ses qualités intellectuelles
et morales lui méritent à deux reprises un émouvant hommage
de la part de son ancien élève Jean de Salisbury qui l'associe,
dans son souvenir, à l'école de Chartres avec Guillaume de
Conches, qui fut lui-même disciple avec Richard de Bernard
de Chartres : mais Richard l'Évêque était plutôt un maître
parisien réputé entre les années 1141 et 1146-1147 qu'enseignant
à Chartres.
Sans doute renonça-t-il à sa carrière d'enseignantpuisque
sa présence comme archidiacre à Coutances est bien établie
vers 1155. La charte d'Algare, évêque de Coutances, mentionne
vers 1140 un Richard "archidiacre des îles". Aurait-il trouvé
un refuge à la cour des ducs de Normandie, vaincu par la vindicte
de ses collègues ? Les sources anciennes, en particulier les
chartes de Roger de Bohon qui fut évêque de Coutances de 1151
à 1159, attestent avec certitude la présence à Coutances d'un
archidiacre nommé Richard dès 1154.
En 1159, un bref du pape Adrien IV confie à maître Richard
l'Évêque de trouver une solution à un différend entre les
religieux de Montebourg et ceux de Saint-Côme, dépendant de
Cluny, à propos de l'église de Morsalines (canton de Quettehou,
Manche) : on voit quelle estime était portée à Richard ! "Il étoit aussi fort docte en Théologie qu'au Droit : il
excelloit en l'une & l'autre science, ce qui lui acquit
un tel crédit que le pape Alexandre III ...luy députa
comme mission un procez entre l'Abbé de St Vincent de Senlis
& un nommé Garnier Prêtre", suite à l'intervention de
l'évêque d'Auxerre auprès du Pape Alexandre.
Une lettre de Jean de Salisbury à Richard l'Évêque le fait
entrevoir non plus occupé par la gestion courante du temporel
de l'Église, mais poursuivant une activité intellectuelle
soutenue, accordée à sa formation passée; Jean de Salisbury,
qui compte parmi les grands intellectuels de son temps et
montre une familiarité exceptionnelle avec Aristote, n'hésite
pas à recourir aux conseils de lecture de Richard l'Évêque
et cherche à se procurer auprès de lui des œuvres
qui lui font défaut : un rôle prépondérant dans la connaissance
et la diffusion de la nouvelle littérature aristotélicienne
au Mont Saint-Michel suppose, autour de Richard, un centre
précoce d'exégèse aristotélicienne. Le début de cette lettre
constitue une allusion sans ambiguïté à l'exil de Thomas Becket
et de Jean de Salisbury : il faut comprendre que Jean prie
Richard de trouver pour lui une manière honorable de rentrer
en grâce auprès d'Henri II de Plantagenêt. Quelle était donc
la situation de Richard à la cour de ce roi pour que Jean
ait pu espérer de lui une intervention efficace auprès de
ses adversaires ? Richard
l'Évêque, une fois devenu archidiacre à Coutances, a donc
continué à approfondir les sciences profanes qu'il avait enseignées
auparavant. A-t-il
présidé aux mesures de hauteurs méridiennes du soleil recopiées
dans Avranches BM 235, d'où pouvaient être déduites la latitude
de Coutances ou la date exacte des équinoxes et des solstices
? Les résultats enregistrés plaident en sa faveur.
Richard fut promu évêque d'Avranches très peu de temps avant
ou après l'assassinat de Thomas Becket, dans un contexte difficile,
sans doute vers 1170. C'est le 29 décembre 1169 que Thomas
Becket se fait assassiner par quatre chevaliers dans sa cathédrale
de Canterbury, à la suite d'un violent accès de colère d'Henri
II. Richard bénéficiait-il à la fois de la confiance d'Henri
II et du clergé normand ?
En 1172, la ville d'Avranches est choisie à deux reprises
pour abriter des événements d'importance : la pénitence publique
d'Henri II en mai, et le concile des évêques anglo-normands
en septembre en présence du roi.
Une charte de Richard lui-même, devenu évêque d'Avranches,
rappelle les transactions préalables à la fondation de La
Lucerne et passées en sa présence quand il était archidiacre
de Coutances. Une donation de Guillaume de Saint-Jean à l'abbaye
de La Lucerne est enregistrée en 1175.
Le sceau de Richard III, évêque d'Avranches est décrit ainsi
: "sceau ogival, en cuvette, de 67 millimètres. Archives de
la Manche, Abbaye de La Lucerne. Évêque debout, mitré,crossé,
bénissant."
Richard
l'Evêque, disciple de Bernard de Chartres, maître fameux dans
le quadrivium, archidiacre à Coutances, puis évêque
d'Avranches, entretenait des relations d'estime avec Robert
de Torigni. Il aurait pu être le vecteur de transmission qui
a fait aboutir à la bibliothèque du Mont le corpus scientifique
recopié dans le manuscrit Avranches BM 235.
Robert meurt vers 1182-1183, mais il y a incertitude sur la
date exacte de sa mort."