La
cathédrale est ouverte tous les jours de 9h à 19h
(18h l'hiver)
Horaires
des messes Masses
of daylight
Samedi : 18h30
à
l'église Saint-Pierre
Dimanche : 11h00
à la cathédrale
Saturday
: 18:30
into the church of StPeter
Sunday : 11:00
into the cathedral
*
prostration : dans le langage religieux, on utilise plutôt
ce terme pour désigner la prosternation, la position
allongée sur le sol, face contre terre, dans une attitude
de vénération devant la grandeur de Dieu. Théo
**
presbyterium : l'évêque est aidé par
les prêtres de son diocèse qui forment avec lui un
collège du fait de leur ordination dans l'ordre du presbytérat.
C'est le presbyterium
Des
événements
A
la demande de certains internautes, nous donnerons ici quelques
événements, historiques, anciens ou récents,
qui se sont déroulés dans ou pour ou près
de la cathédrale de Coutances. A ce sujet, nous sommes
demandeurs de documents qui relatent de tels événements,
ou leurs références, afin d'apporter votre contribution
pour enrichir le site. Merci d'avance de votre collaboration
en nous écrivant .
Le pape François a nommé samedi 5 août 2023, Monsieur l’Abbé Grégoire
Cador, évêque de Coutances et Avranches à la suite du transfert de
Monseigneur Laurent Le Boulc’h au siège de Lille, le 1er avril 2023.
Le père Grégoire Cador était jusqu’à présent Vicaire général du diocèse du Mans. La messe d’ordination aura lieu le 15 octobre 2023 à la cathédrale Notre-Dame de Coutances, à 15h30.
Estivales
de musique sacrée 2021 Estivales
de musique sacrée 2020
13 juillet récital d'orgue
de David Cassan à la cathédrale,
20 juillet 2017 à Hambye concert de Christian Ott et
d'Isabelle Lagors
27 juillet : La Controverse
de Karakorum à la cathédrale
3 août Concert Thomas
Dunford (au luth) à la chapelle de l'Hôpital
de Coutances
9 août, récital
de violoncelle et clavecin à La Rondehaye
17 août 2017 : récital
d'orgue de Domenico Severin à la cathédrale
Estivales
de musique sacrée 2016
DANS LE COUTANÇAIS
Cet été,
les lieux s'élargissent avec 3 concerts à
l'extérieur de Coutances :
Vendredi
8 juillet /21h00, Coutances, église Saint-Pierre
: Les étranges chemins du baroque, pour le
violon et pour la voix, oeuvres de H.I.F
Biber et J. Rosenmuller, par l'ensemble Ausonia et Maïlys
de Villoutrays (soprano).*
Vendredi
15 juillet (cliquez) / 21h00
château de Cerisy-la-Salle : Le grain
de la voixdans le cadre du colloque Roland
Barthes , Lieder allemands et mélodies françaises,
par Kaëlig Boché, ténor, et Sébastien
Joly, piano.*
Jeudi
21 juillet/ 21h00 église de Hambye : Chant
et orgue (Marie-Ange Leurent et Isabelle Frémau),
en collaboration avec l'association des Orgues du Bocage
Coutançais.*
Jeudi
28 juillet/17h00 Cathédrale : Récital
d'orgue, Thomas Monnet (création d'une sonate Valéry
Aubertin). Libre participation
Jeudi
4 août/21h00 Cathédrale
: Les voix du peuple et de l'Eglise (orgue et vielle à
roue, Jean Régnery et Rémy Couvez).*
Jeudi
11 août /21h00 église de la Rondehaye
:J-S Bach, variations Goldberg
par Blandine Rannou, au clavecin, en collaboration avec
l'association des Orgues du Bocage Coutançais.*
Estivales
de musique sacrée 2015
L'orgue en dialogues
° Un grand orgue en dialogue avec les images
de Cécil B. De Mille, la flûte virtuose de Jacob
van Eyck, les improvisations d' un quatuor de saxophones habité
par Guillaume de Machaut, le violon de J-S Bach ( en prélude
à l'Art de la fugue présenté à
l'abbaye de La Lucerne ) mais aussi,
° un grand orgue soliste avec des oeuvres de J-S Bach,
D Buxtehude, J Alain et d'autres grands maîtres de l'instrument.
° Au coeur de ce programme, le 6 août, "l'Offrande
musicale" de J-S Bach, dont les ramifications canoniques
feront écho au colloque Deleuze qui se tiendra à
Cerisy la Salle.
En quelque sorte, une musique d'été proposée
en ramifications diverses, à l'intention des oreilles
sages ou curieuses.
jeudi
2 juillet, 17h :
récital d'orgue Claude Lemieux ( La Pocatière,
Québec ), oeuvres de J-S Bach, W-A Mozart et de compositeurs
canadiens. participation libre.
jeudi
9 juillet, 21h : ciné-concert, "Les
dix commandements" de Cécil B. De Mille , version
muette de 1923, commentaire imrpovisé sur le grand
orgue par Romain Bastard. entrée 5€
jeudi
16 juillet, 17h : récital d'orgue Pierre
Cambourian, sur le thème de la danse (oeuvres de J-B
Lully, J Alain...), participation libre
jeudi
23 juillet, 21h ; flûte à bec
et orgue ( Marie Hervé et Jean-Pierre Rolland ), variations
sur des chansons et mélodies célèbres
du XVIIe siècle , oeuvres de J van Eyck, J-P Sweelinck...
entrée 5€
jeudi
30 juillet, 21h : J-S Bach, l'orgue et le violon.
Quatuor à cordes Amon et Yoann Tardivel (orgue ) :
sonates et partitas transcrites pour l'orgue, extraits de
l'Art de la fugue. entrée 10 €, tarif réduit
7 €
( concert co-réalisé avec le festival de l'abbaye
de La Lucerne)
jeudi
6 août, 21h : Autour de l'Offrande musicale
: oeuvres de J-S Bach, J-Ph Rameau, G-F Teleman, J-M Leclair,
G Ligeti et P Criton. Ensemble sous la direction de Christophe
Coin, Yoann Tardivel (orgue ), Silvia Tarozzi (violon ). entrée
10 €, tarif réduit 7 €
( en co-réalisation avec le colloque "Gilles Deleuze",
organisé par Centre culturel international de Cerisy-la-Salle.)
jeudi
13 août, 21 h : De G. de Machaut à
nos jours. Quatuor de saxophones Machaut, chant ( Poline Renou
) et orgue ( Thomas Lacôte ) oeuvres de Guillaume de
Machaut, G Frescobaldi, D. Buxtehude, G. Scelsi et T.Lacôte.
entrée 8 €
Expositions dans la cathédrale
: ( du 15 juin au 15 septembre )
° La cathédrale
dans l'histoire de la ville ( co-réalisation Cercle
de généalogie de Coutances)
° Le chant
liturgique en Normandie ( co-réalisation Centre d'études
théologiques de Caen )
programmation
2014 :
° vendredi
27 juin, à 21:00 dans le cadre de la saison du Théatre
Municipal de Coutances, à la cathédrale "JUDITH",
théâtre musical
° jeudi 3 juillet à 21:00 Récital
Lucile Richardot, alto et Jean-Luc Ho, orgue
°jeudi 10 juilletà 21:00 Récital-récit
° jeudi 17 juillet, 17:00 Récital
d'orgue de François Lemanissier
° jeudi 24 juillet, 17:00 Récital
d’orgue Éric Lebrun
°jeudi 31 juillet, 17:00 Récital
d’orgue Élise Léonard
° samedi 2 août : audition libre d'un choeur anglais
pendant "cathédrale ouverte" le samedi
soir 2 août, choeur qui se joindra à l'assemblée
pendant la messe du dimanche 3 août à 11h
° jeudi 7 août, 21:00 Carmina
Burana : musique médiévale, par l’ensemble
“Obsidienne”
° jeudi 14 août, 17:00 Récital
d’orgue Willy Ippolito
° exposition: L'exposition diocésaine du "70me
anniversaire" qui témoigne de la vie des communautés
chrétiennes dans l'immédiat après-guerre
Cathédrale
ouverte : du samedi 12 juillet au samedi 23 aout, de 21h
à 23h
programmation 2013
° vendredi 28 juin : 20h30, "les musiciens de St
Julien" (musique du XIV ème) en coproduction
avec le Théâtre Municipal de Coutances. ° concerts d'orgue : les jeudis à 17h00
avec libre participation (sauf le 18 juillet 21h00,
entrée à 8,00€ et le 15 août à
21h00, entrée 10-15 €).
4 juillet : orgue et chant (ténor
Joshua Bouillon) sur de grandes mélodies religieuses
(Haendel, Gounod, Massenet, Franck)
11 juillet : récital d'orgue Thomas
Monnet (Bach, Lizst, Stravinsky), dans le cadre du stage
diocésain d'orgue et en liaison avec le Centre Culturel
international de Cerisy la Salle
18 juillet : 21h00 concert payant : 8
euros, orgue et trompette (Pascal Marsault et Clément
Saunier)
jeudi 9 août : concert d'orgue,
Paul
Goussot, "l'orgue dans un jardin anglais"
(en liaison avec le colloque "jardin" organisé
à Cerisy-la-Salle)
dimanche 12 août : musique médiévale
autour du "Livre des miracles de Notre-Dame
de Coutances", par l'ensemble "Le
Lion Vert", direction Gérartd Laplanche
lundi 13 août : "Les
Angélus", musiques des XIXè et
XXè siècles (soprano, alto et orgue),
avec Françoise Masset, Jean-Christophe Clair
et Pascal Marsault.
mercredi 15 août : musique de
la renaissance (Palestrina, Roland de Lassus), par l'ensemble
vocal "Ludus
modalis" (direction Bruno Boterf)
29 avril 2012 : BEATIFICATION
EXCEPTIONNELLE EN LA CATHEDRALE
DU PREMONTRE PIERRE-ADRIEN TOULORGE (1757-1793),
martyr de la vérité.
Travaux
2008-2010
Deux
ans après ceux du sud-est, ce sont les contreforts et arcs-boutants
du nord-est qui sont restaurés avec d'abord le déplacement
, du nord-est vers le sud-est, des échafaudages : non seulement
les pierres étaient en mauvais état, mais aussi les toitures
et charpentes du déambulatoire sont refaites. Un long chantier
commencé donc en décembre 2008, comme prévu après les
fêtes du 800 ème anniversaire de notre cathédrale gothique,
devrait se terminer fin 2010. La mise en place de vrais vitraux
suit dans le 2ème niveau du déambulatoire. Voir
en page Travaux.
3
juin 2007 : ordination épiscopale de notre nouvel évêque,
Mgr Stanislas LALANNE Photos
du Diocèse prises par
Jonathan MABIRE - Jacques GALLET - Jean Claude POULLAIN
Voir textes et légendes sur le site
du diocèse.
la porte Saint-Lô
entrée du futur évêque
Le presbyterium**
la prostration*
L'imposition des mains
par les 40 évêques présents
L'évangéliaire
La mitre
La crosse
Le baiser de paix par
tous les prêtres présents
Le
5 mars 2006
: La Chapelle de la Réconciliation
Le
5 mars 2006, au cours de la messe de 11h00, la Chapelle de la
Réconciliation a été inaugurée.
Désormais c'est là qu'ont lieu les permanences hebdomadaires
du sacrement du même nom, les vendredis de 17h00 à
18h00.
L'artiste
:
Monique MANSOIS
Photos Yann Caron
des
ténèbres...
....
à la lumière
lors
de la célébration, marche vers la Chapelle
de la Réconciliation, bénite et offerte en
image
Les
autorités du jour
Photos A. Lemesle
novembre
2005 :
début de l'aménagement de la Chapelle du Baptistère en celle
de La Réconciliation : des fresques viendront occuper chaque
arcade
de
gauche...
Photos
Lemesle
"La
cathédrale se refait une beauté"
(Extrait de Ouest-France du jeudi 5 février
2004) février
2004
Février
2004 : Des travaux importants
commencent à la cathédrale. La toiture haute du chœur
va être refaite. Les arcs-boutants devraient être restaurés
dans un 2è temps. La pose des échafaudages a débuté, elle
va durer un mois. Des travaux d'entretien et de restauration
de la cathédrale ont débuté cette semaine. Il s'agit pour
l'instant de poser les échafaudages. Quatre semaines seront
nécessaires à leur installation. Les entrepreneurs entreront
ensuite dans le vif du sujet. Une première tranche de travaux,
d'une durée de 10 mois, prévoit de refaire la toiture haute
du chœur,
les chêneaux et les balustrades hautes.
Ces
travaux font suite à l'étude menée en septembre 2000 par Patrice
Calvez, architecte en chef des Monuments historiques. Une
deuxième tranche (conditionnée au financement) prévoit de
restaurer les volées sud-est des arcs-boutants. Elle doit
durer 12 mois. Ce qui fait au total 22 mois de travaux en
perspective."La partie délicate consiste à mettre en place
des échafaudages. Nous installerons ensuite un parapluie au-dessus
du chœur",
indique Stéphane Sacco, le directeur de l'entreprise Bodin,
une entreprise de Valognes spécialisée en maçonnerie et en
taille de pierre sur les monuments historiques. Bodin interviendra
avec deux autres sociétés. Asselin et la Falaisienne, de couverture.
Elle était déjà intervenue après la tempête de 1999. "Le
propre de notre métier est de faire un travail qui ne se voit
pas", poursuit Stéphane Sacco. "On remarque les échafaudages,
mais une fois qu'ils sont enlevés, on ne sait plus ce qui
a été fait". Enlever la mousse, remplacer des ardoises,
des joints et des pierres sont néanmoins autant de travaux
indispensables à la bonne santé de l'édifice."
Photos JCL
avril
2004
Les travaux avancent, le
toit du chœur est presque entièrement recouvert
par un autre pour le refaire intégralement. Au fur et à mesure
des échafaudages, l'architecte s'est rendu compte de l'état
de délabrement de tous les arcs-boutants qui devront donc
être restaurés également.
Un autre échafaudage monte le long du portail nord pour refaire
sa toiture entièrement dévastée lors de l'effondrement d'une
"fillette" de la flèche nord, par la tempête de décembre 1999.
28
mai 2004 Visite du chantier avec Monsieur CALVEL, architecte
avec Mr LAMY, maire de Coutances
août 2004
Cette
première tranche de travaux (sur 8 espérées si les finances suivent...),
d'un montant de 800 000 euros , se continue en septembre 2005
: après réfection de la charpente, de la toiture du chœur,
de balustrades dont la pierre était rongée, puis de la toiture
de l'hémicycle, d'une tourelle de contrefort , ce sont les arcs-boutants
qui sont refaits du sud vers l'est, les échafaudages étant déplacés
de 2 volées d'arcs à chaque étape
février 2005
septembre
2005
Février
2005 : fin des travaux sur le chœur, non prolongés pour manque
de crédits. La charpente et la toiture du Chœur ont
été entièrement restaurés, ainsi que des balustrades de l'hémicycle
et une tourelle.
Photos JCL Février
2005
Septembre
2005 :suite de la restauration des
volées sud-est des arcs-boutants.
Photos JCL septembre 2005
dimanche 29 juin 2003 : une ordination
sacerdotale à la cathédrale La Cathédrale, siège de l'évêque, est le lieu le plus
significatif pour conférer le sacrement de l'ordre. L'ordination
sacerdotale reste un événement exceptionnel dans la vie d'un diocèse,
source d'une grande joie aussi bien pour l'évêque que pour ses
prêtres et pour tout le peuple chrétien. Elle se célèbre d'ordinaire
au mois de juin, autour de la fête des saints Pierre et Paul,
ces " colonnes" sur lesquelles est fondée l'Église.
Les ordinations sont devenues rares dans notre vieille Europe
: aussi chacune d'elle donne-t-elle lieu à une célébration des
plus festives, avec grande affluence de prêtres et de chrétiens.
Les rites en sont très suggestifs, qu'il s'agisse de la réponse
de l'ordinand à l'appel que lui adresse l'évêque, de sa prostration*
pendant la grande prière d'imploration, ou de l'imposition des
mains par l'évêque, qui signifie l'emprise de l'ordinand par l'Esprit
Saint et sa mise à part pour le service de l'Église. Très significatif
aussi que ce geste soit repris par chacun des prêtres pour exprimer
son entrée dans le presbyterium*.
Pascal Langeard est devenu prêtre à 41 ans, après quinze ans de
travail professionnel et six années de formation au Séminaire
de Caen.
L'ordination
vue d'en haut :
Photos
Yves et Sylvie RF
novembre
1957 Sur
le haut de la tour centrale, la pose d'un nouveau coq - girouette
en 1957, est assurée à l'époque par l'équipe
de DAGAND et SEVES dont faisait partie un coutançais Aimable
MICHEL ainsi que ses compagnons de travail.
Pour information : la taille du coq est de 1m60 d'envergure du
bec à la queue et d'une hauteur de 1m55. Sa fabrication
est peut-être due à l'atelier de cuivres de Villedieu-les-Poëles
: qui saurait nous en dire plus ?
***
"La libération du pays de Coutances"
1994,, réédition par l'imprimerie Claude
Bellée, à Coutances, d'un livre publié
en 1950 par l'imprimerie Leclerc de Saint-Lô.
Extrait
de "La libération du pays de Coutances", par
le Père Georges CADEL(1994)***:
PREMIER
BOMBARDEMENT (soir du 6 juin) : "Le
soir, vers 8 heures, chacun se retrouve chez soi pour le repas.
Au Grand Séminaire, dans le réfectoire, le lecteur
continue l'Histoire du Christianisme de Dom Poulet, au
moment du récit de la prise de Constantinople par les
Turcs en 1453 : "...du côté musulman 160.000
hommes et une flotte de 350 navires, du côté byzantin
quelque 9.000 défenseurs... Bientôt l'infernal
bombardement de quatorze batteries ébranle les remparts..." Juste à ce moment, un craquement terrible
se fait entendre. Tout s'ébranle, les vitres volent en
éclat, des pierres tombent dans la cour... Des explosions
violentes se succèdent.
Il est 8 heures 15. C'est la première chute de bombes,
qui vient de se produire sur la ville.
La formation d'avions s'éloigne... La sirène d'alarme,
qui si souvent dans le passé s'était fait entendre,
n'avait même pas de son cri lugubre annoncé leur
arrivée. Sans doute à cause du manque d'électricité...
Fuyant la ville, les gens courent affolés, des enfants
dans les bras ou une valise à la main. Ils vont se réfugier
au bois des Vignettes, à l'Ecoulanderie, à la
Mare, aux Sapins...
Un quart d'heure plus tard, le vrombissement des lourds bombardiers,
qui avait diminué, reprend toute sa force. Des appareils
vont survoler à nouveau Coutances... Deux petits jets
de fumée s'échappent de l'un d'eux et l'on voit
se détacher de l'escadrille des masses fuselées,
qui tombent avec un bruit d'enfer...
Après une courte accalmie, une troisième vague
de forteresses survient. Mêmes jets de fumée précédant
le lâcher des bombes. Puis de nouvelles chutes. C'est
"la mort qui tombe du ciel".
Dans les rues, chacun se réfugie sous un porche, se plaque
à terre ou contre les murs, pour éviter les éclats
et le souffle des explosions...
Les conséquences du raid sont terribles. Du nord au sud,
la ville est ravagée...
Il n'y a malheureusement pas à déplorer que des
ruines matérielles. Dans les rues et sous les décombres
gisent de nombreux morts et blessés.
Au seul couvent du Sacré-Cœur, une douzaine de religieuses,
dont la mère générale et la sœur
économe, sont sous les débris de leurs bâtiments.
Deux novices seulement en seront retirées vivantes...
Nul ne prévoyait une telle hécatombe. Les "équipes
d'urgence" sont débordées...
Pendant que tombe la nuit et que se poursuit l'exode de la population
vers les campagnes environnantes, on transporte les blessés
sur des civières...
Tous ont grand mal à passer à travers les amas
de pierres qui encombrent les rues pour parvenir jusqu'aux postes
de secours et à la clinique du docteur Guillard. Les
blessés les plus gravement atteints seront descendus
sur des volets, des brancards ou à dos d'homme jusqu'à
l'hospice, transformé en hôpital...
...Les morts sont rangés sur le bord des rues. Personne
n'a, pour l'instant, la possibilité se s'en occuper davantage.
En même temps que les blessés, il faut chercher
les vivants enterrés dans les caves...
On s'y emploie avec ardeur à la lueur sinistre des incendies.
La gare brûle comme une torche. Provoqué par l'explosion
d'un camion militaire chargé d'essence, le feu est au
carrefour de la route de Lessay. La maison... où se trouvait
la Kommandantur est la proie des flammes. Sans doute, en partant,
les Allemands y ont-ils mis le feu pour détruire les
archives et documents qu'ils ne pouvaient emporter...
NOUVEAU
BOMBARDEMENT (nuit du 6 au 7 juin) : Mais vers minuit, il faut
cesser tout travail. De nouveaux avions arrivent, envoient des
fusées éclairantes, et, frappant en piqué,
s'acharnent sur Coutances. Ils semblent n'avoir plus d'objectif
bien précis et vouloir tout détruire.
Le bombardement, moins massif que le premier, dure beaucoup
plus longtemps. La répétition des coups produit
une impression de grande violence... Tout paraît devoir
s'écrouler. Jusque dans les caves, on sent le souffle
des explosions...
A l'Hôpital, chaque chute de bombes redouble la terreur
des blessés, surtout de ceux qui viennent d'être
retirés de sous les décombres. Un prêtre
leur donne l'absolution générale, leur fait chanter
le cantique Vierge, notre espérance, étends
sur nous ton bras... Avec quel cœur ces invocations
à la Sainte Vierge, la patronne de Coutances, sont-elles
reprises !
Le bombardement semble interminable... Pour comprendre tout
le tragique de la situation, il faut entendre dans la nuit s'élever
de terre les appels désespérés des moribonds
et des blessés, ensevelis vivants, que l'on a été
obligé d'abandonner. Hélas, quand le nouveau raid
d'aviation se termine, les plaintes qui montaient de certaines
caves, maintenant une seconde fois éboulées, se
sont tues...
Toute la nuit, les avions continuent à "randonner".
Après
ces deux premiers bombardements, "il est facile de se rendre
compte des dégâts causés... par les 250
avions qui, selon la radio anglaise, sont venus sur Coutances.
Du Pont-de-Soulles à la Croix-Quillard - y compris les
extrémités des routes de Saint-Lô et de
Périers - toute la périphérie et de nombreux
quartiers de la ville ont été criblés de
bombes.
Le Palais de Justice et la gare n'existent plus. Le collège
de filles est complètement en ruines; l'église
Saint-Nicolas bien abîmée. La chapelle de la Maison
des Œuvres a perdu sa façade. La prison a une aile
effondrée. Les rues Gambetta, d'Egypte, et le carrefour
de la route de Lessay sont ravagés par l'incendie. Des
maisons écroulées barrent les rues Saint-Nicolas
et Geoffroy-de-Montbray. L'imprimerie Notre-Dame, prise sans
doute par les avions pour une usine, a été particulièrement
touchée... D'énormes entonnoirs se voient un peu
partout dans les secteurs bombardés. Plusieurs coupent
le boulevard Alsace-Lorraine... Une auto a été
projetée sur le toit d'une maison rue Tourville, un arbre
sur le grenier du presbytère Saint-Nicolas, une vache
au sommet d'un arbre sous le cimetière Saint-Pierre...
Seul a été à peu près épargné
le quartier situé au centre de la ville, entre la cathédrale,
l'église Saint-Pierre et le jardin public...
L'attaque de la nuit a été moins meurtrière
que celle de la veille au soir. Elle a fait cependant d enouvelles
victimes : des parents ont été blessés
avec leurs quatre enfants dans la cave de leur habitation; ils
ont vu dans la nuit mourir l'une après l'autre, à
bout de sang, leurs trois jeunes filles et ils assisteront pendant
une semaine à la lente agonie de leur jeune garçon...
Les blessés reçoivent les premiers soins des docteurs
Piel, Fauvel, Imbert assistés à l'hôpital
par les religieuses Augustines, des sœurs du Sacré-Cœur
et des infirmières bénévoles. Les docteurs
Livory et Guillard y font des opérations.
Mais bientôt, après les blessés, arrivent
les morts : cadavres sanglants et tuméfiés d'hommes,
de femmes et d'enfants innocents qu'il faudra identifier; Beaucoup
devront porter la mention "inconnnu". Des erreurs
auront lieu : un père retrouvera vivante dans les ruines
sa fille qu'il avait identifiée dans les corps trois
jours auparavant...
BOMBARDEMENT
INCENDIAIRE DU 14 JUIN : Dans la nuit du mardi 13 au mercredi
14, les quelques Coutançais restés en ville essayent
de se reposer dans les caves, malgré le passage et les
attaques ordinaires des avions... Mais vers une heure du matin
le bruit prend une violence inaccoutumée...
Les avions volant très bas lancent bientôt à
la fois mitraille, bombes explosives et plaquettes incendiaires...
Le carnage dure, se prolonge... Les oiseaux de mort passent
alternativement d'un côté puis de l'autre de la
cathédrale.
Deux bombes tombent dans le jardin de l'évêché,
plusieurs autour de la clinique du docteur Guillard. Cinq toucheront
les cours et les jardins de l'hôpital; d'autres la maison
de Saint-Vincent, où une cantine était installée
depiuis quelques jours...
Toute la ville est en feu. La façade de la cathédrale
est illuminée de chaque côté par les brasiers
que forment les Nouvelles Galeries et la pharmacie Laforest.
Les flammes viennent lécher les tours.
Bientôt le dôme de la cathédrale, qui faisait
l'admiration de Vauban, est lui-même en feu : heureusement
l'incendie n'y consume que la toiture (en plomb) avec sa charpente
et le plancher de la chambre supérieure. On retrouvera
plus tard là-haut, dans un chéneau, une enveloppe
de bombe pesant à elle seule 45 kilos...
Aux premières lueurs de l'aube, les flammes jaillissent
du toit de l'évêché. Le temps d'alerter,
de faire sortir tout le monde, et le faîtage tout entier
est atteint. Monseigneur l'Evêque quitte la cave, où
il reposait tout habillé. Il gagne le square de l'abside
de la cathédrale, pour se réfugier dans les anciennes
caves... Presque rien ne sera arraché au sinistre. Vers
9 heures et demie, le feu finira de consumer au rez-de-chaussée
les belles boiseries du XVIIIè siècle et les portraits
des évêques de Coutances...
Dans toute la ville, c'est le sauve-qui-peut général...
On descend rapidement à l'hospice les malades jusqu'alors
soignés à la clinique...
L'hospice-hôpital doit être évacué
lui aussi pour Coutainville-plage, à une dizaine de kilomètres
à l'ouest. En vingt-quatre heures ... plus de 400 malades
et blessés sont transportés dans les villas du
bord de la côte.
L'AMOUR
DES COUTANCAIS POUR LEUR CATHEDRALE : Durant cette triste époque,
se manifeste d'une manière touchante l'amour des Coutançais
pour leur Cathédrale. Dès la nuit qui suit le
premier bombardement, un blessé, retiré des ruines
de la prison, est tout consolé dans un poste de secours
d'entendre sonner l'heure à ses tours. "Au moins
la Cathédrale n'a pas dû être bien touchée
: son horloge sonne encore" disait-il.
Durant les bombardements suivants, de nombreux réfugiés
des hauteurs environnantes, regardaient au clair de lune les
avions piquer sur Coutances. Ils se demandaient sans cesse avec
angoisse si la Cathédrale allait être atteinte.
Ils la contemplaient spécialement durant la nuit du 13
au 14 juin, se détachant sur le ciel, non plus illuminée
brillamment par les projecteurs électriques comme aux
fêtes du millénaire, en 1933, mais éclairée
par les lueurs sinistres de l'incendie qui dévorait les
maisons voisines.."
Un
autre témoin, Charles Mahias, dans "Le Martyre
de Coutances"*** rapporte au sujet de la cathédrale
: "Sur les portes de l'admirable œuvre d'art, la
peinture fondait, se gonflait en cloques prêtes à
s'enflammer. Les toits supportés par d'antiques charpentes,
par conséquent d'un bois très sec, auraient pu
flamber comme des allumettes. Une bombe écrasa l'entrée
du portail (sud) abîmant les colonnettes d'une des tours.
D'autres avaient défoncé le Parvis Notre-Dame.
Le miracle s'opéra. La cathédrale échappa
au désastre. Une étincelle mal placée aurait
tout changé. Fait extraordinaire : le toit de plomb de
la tour-lanterne, à cinquante ou soixante mètres
du sol, fut atteint par on ne sait quoi. Bombe incendiaire ou
éclat de bombe, le mystère demeure. Il fondit
et la charpente flamba. Une couronne de flammes illumina l'édifice
tout entier. Elle s'évanouit lorsque tout le bois fut
consumé."
Deux
mois plus tard, une mince fumée s'élevait encore
au-dessus de la ville.
1943
:
Ci-contre,
une image souvenir d'une ordination de 16 prêtres dans
la cathédrale il y a 67 ans, puisque du jour de
la fête des SS. Apôtres Pierre et Paul, le 29 juin
1943. (2 vues agrandissables en cliquant)
hiver 1940-41
gravures de
Un citoyen allemand, Jörg Ehlert de Lunenbürg que
nous remercions vivement, nous partage des photos prises par
son père l'hiver 1940-1941 alors qu'il était
enrôlé comme soldat de la Wehrmacht et résidait
à Coutances .
C'est également lui qui nous fait partager les gravures
ci-dessus de Ch. R. de Gérigné, des années
1940, parues en teinte bistre en mini album.
1833
: visite du Roi de France Louis-Philippe 1er à Coutances
:
Imprimerie J.V. Voisin, Coutances
"Le
roi des Français régnait depuis trois années.
Du 1er au 5 septembre 1833, Louis-Philippe ier et la reine Marie-Amélie
firent un séjour à Cherbourg pour visiter la digue
et accueillir le navire qui portait l'obélisque de Louxor
qui serait installé à Paris. Ce fut l'occasion
de visiter les villes de la Basse-Normandie. ...
Après des péripéties de changement de date,
"Le roi, cédant aux instances qui lui ont été
adressées, se rendra à Coutances et Granville"
: le roi partira de Granville le 31 août, passera par
Coutances et la Fosse-près de Marigny- et il ira coucher
à Saint-Lô. A Coutances, il passera en revue les
troupes de la Garde Nationale de l'arrondissement, soit 21 bataillons
réunis sur la place Duhamel (on a du abattre les arbres
de la place !!). On nettoya, déblaya les rues, construisit
des arcs de triomphe aux entrées sud (Granville) et nord
(Saint-Lô)...Cela coûta 4 676,78 F aux Coutançais,
avec les illuminations, le pavoisement des rues et le traditionnel
feu d'artifice !."
Programme arrêté par le maire de la ville de Coutances
à l'occasion du passage de Sa Majesté dans cette
ville, le 31 août 1833 : "Le Maire de Coutances, heureux de confirmer à
ses concitoyens la nouvelle du prochain passage du Roi dans
cette ville, et désirant les mettre à portée
de concourir tous à préparer à Sa Majesté
une réception digne d'elle, et en harmonie avec les sentiments
de la population,
A arrêté le programme suivant : Article
1er : Le 30 Août, à sept heures du soir, une salve
d'artillerie et le son des cloches annonceront l'arrivée
de Sa Majesté pour le lendemain.
La retraite sera battue le même jour, à huit heures
du soir.
Art.2. Le lendemain, à la pointe du jour, les tambours
battront, et les clairons sonneront la Diane. Les habitans*
de Coutances sont invités à pavoiser leurs maisons
des couleurs nationales, dès huit heures du matin. Art.3. Sa Majesté fera son entrée, à
Coutances, par la route de Granville, le 31 Août; son
arrivée sera annoncée par une salve d'artillerie
et le son des cloches.
Le Maire, ses Adjoints, et le Conseil Municipal, escortés
d'un détachement de la Garde Nationale, se transporteront
sur la limite de la Ville, pour y attendre le Roi.
Art.4. Sa Majesté se rendra à son Palais, par
les rues du Pont de Soule*, des Teintures, du Calvaire, du Pilori,
de la Grande-Rue, et de l'Evêché.
La Garde Nationale bordera la haie depuis l'arc de triomphe
du Pont de Soule jusqu'au Palais où Sa Majesté
sera attendue par un Piquet d'honneur.
...
Art.7. Dans le cas où Sa Majesté voudrait bien
visiter les Monuments et Etablissements publics de Coutances,
elle se rendrait à la Cathédrale, par la
rue de l'Evêché, au Palais de Justice, par la Grande-Rue,
la rue Nieulen et la Basse-Rue; ensuite par les Boulevarts*,
à la Maison centrale de détention, et enfin à
l'Hospice, en suivant les boulevarts et passant par les rues
Caco, du Calvaire et des Teintures.
Cette visite terminée, elle rentrerait à son palais
par les rues des Teintures, du Calvaire, des Cohues, du Jeu-de-Paulme,
Saint-Dominique, Grande-Rue et rue de l'Evêché.
...
Art.9. En signe de réjouissance du Passage de Sa majesté,
il sera donné par la Ville de Coutances, dans la Salle
de Spectacle, un Bal, auquel seront invitées autant de
personnes que le local pourra en contenir.
Ce Bal sera terminé par une quête en faveur
des pauvres.
Art.10. A neuf heures, il y aura Feu d'artifice sur la Place
Duhamel.
Les Edifices publics seront illuminés; les habitans seront
invités à illuminer leurs maisons.
L'illumination générale sera annoncée par
le son des cloches.
...
Fait et arrêté à l'Hôtel de Ville
de Coutances, le 27 Août 1833. Le
Maire de Coutances, LE PESANT.
NDLR
: les parties soulignées indiquent la participation
des églises et de la Cathédrale en particulier
à cette venue, ou le sens chrétien de certains
gestes.
*
sic : habitans, Soule, ... sont écrits
ainsi dans le texte
Sous
l'Ancien Régime, avant la Révolution :
Une
journée liturgique à la cathédrale
par le chanoine J. Toussaint(Coutances pendant la Révolution,1973,
Arnaud-Bellée imprimeur)
«Deux rites s'appellent et se complètent l'un l'autre
: l'office choral et la messe. Les grandes et petites heures
qui précèdent le Saint Sacrifice de la Messe,
le cœur de la vie de prière, appelé plus
spécialement la liturgie, en sont la préparation;
celles qui la suivent en constituent l'action de grâces.
Il faut - pour comprendre ce déploiement culturel : ces
chants alternés d'hommes et d'enfants, ce jeu des instruments
de musique et des grandes orgues, la somptuosité des
vêtements et les mouvements rythmés des déplacements
dans le parfum des encensoirs,- se remettre dans une civilisation
où la foi était forte, où l'exercice de
la prière commune était considérée
comme une fonction sociale et comme une délégation
de l'assemblée des fidèles; où le culte
divin passait au premier plan des préoccupations de la
cité et méritait l'oblation d'un temps considérable.
La cathédrale ouvre tôt ses portes : le coustour
(coûteur) de semaine en permet l'accès à
4 heures en été et à 5 heures en hiver.
On vivait alors beaucoup au rythme scolaire, plus qu'aujourd'hui,
dès que le soleil - le grand régulateur providentiel
- avait répandu ses premières lueurs et si le
soir on terminait plus tôt le travail on l'entamait aussi
beaucoup plus tôt le matin, avide qu'on était de
profiter de la vraie lumière de la nature.
Et, tout de suite, la prière liturgique prenait son élan
par le chant des Matines, ou dans les premiers rayons de l'aurore,
l'été ou dans la nuit mouchetée des petites
flammes des bougies, l'hiver.
Le chœur s'est rempli peu à peu : les vicaires du
grand autel, au nombre de six, les prêtres habitués,
quatorze s'ils sont au complet, quelques-uns des trente-six
chapelains, dont la fonction est cumulée d'ordinaire
avec d'autres : et un certain nombre de chanoines, dont le collège
complet compte vingt-six membres, mais dont beaucoup sont dispensés,
par leurs fonctions, de l'assistance à l'office divin.
L'heure nocturne de Matines comporte essentiellement-après
le chant initial de l'Invitatoire et de l'hymne- trois nocturnes
composés chacun de trois psaumes reliés par des
antiennes et de trois leçons.
Les chants sont animés par toute l'assistance divisée
en deux chœurs, mais spécialement par les choristes.
Les leçons étaient lues au Jubé, sur l'unique
pupitre médian... Les deux grands enfants de chœur,
après avoir étalé le bréviaire et
allumé les bougies, lisaient les deux premières
leçons, la troisième l'était par un habitué
désigné; au second nocturne, un habitué
distingué et un chapelain se partageaient les trois autres
leçons, les trois dernières revenaient à
l'habitué qui faisait diacre, au vicaire officiant et
finalement au chanoine désigné à la table
de chœur...
A l'office pontifical, le plus solennel, le Seigneur Évêque
chantait la grand'messe, il présidait aussi l'office,
et c'est en sa présence que se déroulaient à
l'heure habituelle, les prières des Matines, où
les leçons étaient lues par sept chanoines, la
huitième par le Grand-Chantre, et la neuvième
et dernière par le Seigneur Évêque lui-même.
Les répons sont chantés au lutrin (le Moyse) par
deux enfants ou choristes, trois habitués, trois chapelains,
trois chanoines. Les versets sont chantés par les enfants
de chœur, et le répons poursuivi par le chœur
entier. Aussitôt après les Matines, commençaient
les messes matinales célébrées par les
chapelains par contrat, dans tout le pourtour du chœur,
et les bas-côtés garnis de petites chapelles, moyennant
une petite rente de fondation et à des dates fixées...
Le prêtre-sacristain veillait à ce que la première
messe ne fût célébrée qu'à
six heures du matin l'été, à sept l'hiver,
la dernière à onze les jours ouvriers, et à
midi les dimanches.
Les clercs de la psallette -six en tout- dont la maison
est toute proche de la cathédrale(à l'actuel secrétariat)
assistent cet office matinal et y tiennent leur rôle.
Entrés par la petite porte sud (St Joseph)au deuxième
son de l'heure nocturne, ils vont prendre place au chœur
... sur leur "scabeau" après avoir récité
Pater et Ave : il leur revenait de remplir les fonctions d'acolyte,
et thuriféraire, mais aussi de chanter les versets, répons
et antiennes, de lire au jubé, de mêler la fraîcheur
de leurs jeunes voix au concert plus rugueux des voix des chanoines
et autres choristes.
Le chant solennel de Laudes suivi de Prime était achevé
vers les huit heures, et jusqu'à neuf heures il y avait
un temps de repos et de silence au chœur. On pouvait insérer
là l'office des défunts pour un membre du clergé.
Et, avec tierce, qui précédait la messe
de neuf heures et demie, se ressoudait la chaîne de la
louange divine.
La grand'messe était célébrée par
le vicaire semainier les simples féries, mais le Seigneur
Évêque présidait lui-même les offices
solennels : Circoncision, Épiphanie, Purification, Annonciation,
Pâques, Trinité, Saint-Sacrement, Dédicace,
Assomption, Nativité de la Vierge, Saint-Lô, les
Saintes Reliques, la Toussaint, le Jour des Morts, la Conception,
Noël, les Cendres, les Rameaux et les jours de la Semaine
Sainte. L'évêque est alors assisté de deux
chanoines qui sont alors les choristes... Le Sermon est donné
par le chanoine théologal tous les dimanches et fêtes.
Le chant de Sixte se greffe immédiatement sur l'Ite
missa est, et termine les prières de la matinée.
Le bon ordre et la police sont assurés par les couteurs
: ils interdisent aux hommes et aux femmes d'entrer dans le
chœur pendant l'office, de faire régner le silence.
Baguette en main,... ils se tiennent à l'entrée
du chœur, sous le jubé,; conduisent ou reconduisent
les officiers qui quittent le chœur; mènent les
prédicateurs à la chaire... Ce sont les sonneurs
de offices : la meute un demi quart d'heure; les pardons
du midi et du soir quart d'heure. Ils sont portiers...
Les offices de la relevée étaient moins absorbants
que ceux de la matinée : vers trois heures de l'après-midi,
les chanoines et autres se retrouvaient à la cathédrale
pour le chant de None et de Vêpres, l'une des grandes
offices...
Les jours solennels, on chantait en faux-bourdon les premier,
troisième et cinquième psaumes; on y ajoutait
quelque motet en polyphonie et les versets de l'Office ornés
parfois de fleuretis par les choristes.
Les enfants chantaient en l'honneur de la sainte Vierge
et, entre Vêpres et Complies, chaque samedi, une procession
en l'honneur de Notre-Dame se déroulait autour du chœur
et jusqu'à son autel.
Aux jours solennels, les huit dignitaires portaient,
dès le dix-septième siècle, des soutanes
rouges, et les autres chanoines la soutane violette : une gamme
colorée de huit dignitaires en soutane rouge, vingt-six
chanoines en soutane violette, cinquante-sept autres, au maximum,
en soutane noire et surplis, les chamarrures du suisse et des
trois bedeaux, devait composer une chaude harmonie de tons,
dont le chant éclatant s'unissait à celui de la
chorale, des instruments et des grandes orgues pour la joie
des jeux, des oreilles et de l'âme tout entière.
A la fin du jour, la prière du soir de Complies
mettait un terme à cette louange qui, comme la fumée
des encensoirs, s'élevait parfumée, vers le ciel,
au long des jours... A sept heures le son du couvre-feu invitait
les ménagères à ramasser les tisons sous
les cendres... Le couteur fermait les portes...»
1145-1182 : Maître Richard l'Evêque,
archidiacre à Coutances par
Catherine JACQUEMARD, Université de Caen, in "Cahier
des Annales de Normandie", n°32, 2002
"Le
manuscrit Avranches BM 235 rapporte, au folio 47, une brève
note sur des mesures de la hauteur méridienne du soleil
à Coutances, aux équinoxes et aux solstices :
"A l'équinoxe de printemps, le 21 mars, à
midi la hauteur du soleil à Coutances est de 45°..."Or,
il se trouvait à Coutances, au moins vers 1159, un clerc
susceptible de s'intéresser aux sujets traités
dans Avranches BM 235 : Richard l'Evêque, archidiacre
à Coutances, qui devint plus tard évêque
d'Avranches. Il avait été le maître de Jean
de Salisbury qui l'évoque dans le Metalogicon II,
10 rédigé en 1159 : "...je m'attachai
à Richard, surnommé l'Évêque, un
homme qui n'ignorait presqu'aucune discipline, et qui avait
plus de cœur que d'apparence, plus de science que
de faconde, plus de vérité que de vanité,
plus de vertu que d'ostentation et tout ce que j'avais écouté
auprès des autres, je le relus avec lui...". Richard l'Évêque a enseigné la philologie,
grammatica, mais aussi le quadrivium - arithmétique,
géométrie, musique, astronomie-, domaine dans
lequel ses compétences semblent avoir été
plus grandes que la norme. Ses qualités intellectuelles
et morales lui méritent à deux reprises un émouvant
hommage de la part de son ancien élève Jean de
Salisbury qui l'associe, dans son souvenir, à l'école
de Chartres avec Guillaume de Conches, qui fut lui-même
disciple avec Richard de Bernard de Chartres : mais Richard
l'Évêque était plutôt un maître
parisien réputé entre les années 1141 et
1146-1147 qu'enseignant à Chartres.
Sans doute renonça-t-il à sa carrière d'enseignantpuisque
sa présence comme archidiacre à Coutances est
bien établie vers 1155. La charte d'Algare, évêque
de Coutances, mentionne vers 1140 un Richard "archidiacre
des îles". Aurait-il trouvé un refuge à
la cour des ducs de Normandie, vaincu par la vindicte de ses
collègues ? Les sources anciennes, en particulier les
chartes de Roger de Bohon qui fut évêque de Coutances
de 1151 à 1159, attestent avec certitude la présence
à Coutances d'un archidiacre nommé Richard dès
1154.
En 1159, un bref du pape Adrien IV confie à maître
Richard l'Évêque de trouver une solution à
un différend entre les religieux de Montebourg et ceux
de Saint-Côme, dépendant de Cluny, à propos
de l'église de Morsalines (canton de Quettehou, Manche)
: on voit quelle estime était portée à
Richard ! "Il étoit aussi fort docte en Théologie
qu'au Droit : il excelloit en l'une & l'autre science, ce
qui lui acquit un tel crédit que le pape Alexandre III
...luy députa comme mission un procez entre l'Abbé
de St Vincent de Senlis & un nommé Garnier Prêtre",
suite à l'intervention de l'évêque d'Auxerre
auprès du Pape Alexandre.
Une lettre de Jean de Salisbury à Richard l'Évêque
le fait entrevoir non plus occupé par la gestion courante
du temporel de l'Église, mais poursuivant une activité
intellectuelle soutenue, accordée à sa formation
passée; Jean de Salisbury, qui compte parmi les grands
intellectuels de son temps et montre une familiarité
exceptionnelle avec Aristote, n'hésite pas à recourir
aux conseils de lecture de Richard l'Évêque et
cherche à se procurer auprès de lui des œuvres
qui lui font défaut : un rôle prépondérant
dans la connaissance et la diffusion de la nouvelle littérature
aristotélicienne au Mont Saint-Michel suppose, autour
de Richard, un centre précoce d'exégèse
aristotélicienne. Le début de cette lettre constitue
une allusion sans ambiguïté à l'exil de Thomas
Becket et de Jean de Salisbury : il faut comprendre que Jean
prie Richard de trouver pour lui une manière honorable
de rentrer en grâce auprès d'Henri II de Plantagenêt.
Quelle était donc la situation de Richard à la
cour de ce roi pour que Jean ait pu espérer de lui une
intervention efficace auprès de ses adversaires ?
Richard l'Évêque, une fois devenu archidiacre à
Coutances, a donc continué à approfondir les sciences
profanes qu'il avait enseignées auparavant. A-t-il présidé
aux mesures de hauteurs méridiennes du soleil recopiées
dans Avranches BM 235, d'où pouvaient être déduites
la latitude de Coutances ou la date exacte des équinoxes
et des solstices ? Les résultats enregistrés plaident
en sa faveur.
Richard fut promu évêque d'Avranches très
peu de temps avant ou après l'assassinat de Thomas Becket,
dans un contexte difficile, sans doute vers 1170. C'est le 29
décembre 1169 que Thomas Becket se fait assassiner par
quatre chevaliers dans sa cathédrale de Canterbury, à
la suite d'un violent accès de colère d'Henri
II. Richard bénéficiait-il à la fois de
la confiance d'Henri II et du clergé normand ?
En 1172, la ville d'Avranches est choisie à deux reprises
pour abriter des événements d'importance : la
pénitence publique d'Henri II en mai, et le concile des
évêques anglo-normands en septembre en présence
du roi.
Une charte de Richard lui-même, devenu évêque
d'Avranches, rappelle les transactions préalables à
la fondation de La Lucerne et passées en sa présence
quand il était archidiacre de Coutances. Une donation
de Guillaume de Saint-Jean à l'abbaye de La Lucerne est
enregistrée en 1175.
Le sceau de Richard III, évêque d'Avranches est
décrit ainsi : "sceau ogival, en cuvette, de 67
millimètres. Archives de la Manche, Abbaye de La Lucerne.
Évêque debout, mitré,crossé, bénissant."
Richard
l'Evêque, disciple de Bernard de Chartres, maître
fameux dans le quadrivium, archidiacre à Coutances,
puis évêque d'Avranches, entretenait des relations
d'estime avec Robert de Torigni. Il aurait pu être le
vecteur de transmission qui a fait aboutir à la bibliothèque
du Mont le corpus scientifique recopié dans le manuscrit
Avranches BM 235.
Robert meurt vers 1182-1183, mais il y a incertitude sur la
date exacte de sa mort."